Atelier de restauration de peintures B. A. EWALD

Un petit survol historique

La restauration des peintures existe depuis fort longtemps, mais elle progresse continuellement.

Plusieurs siècles plus tôt, des artistes peintres étaient chargés de “raviver les peintures”. Il s’agissait de “remettre au goût du jour” les œuvres en ajoutant des rehauts, en changeant certains motifs de couleur ou en repeignant des parties jugées trop abîmées, non conformes ou pour de nombreuses autres raisons. Les peintures étaient souvent “lessivées” avec des produits non adaptés, ce qui les a souvent irrémédiablement abîmées. À cette période, ces artistes ne se souciaient pas du respect de l’œuvre en elle-même ni de son message.

Ensuite, jusqu’à la fin du 18ème siècle, la conception philosophique de la restauration est de compléter l’œuvre dans le style de l’époque de sa réalisation.

Au 19ème siècle, le métier de restaurateur se développe, les intervenants se spécialisent en France sur le traitement du support (trous, déchirures, changement de toile, etc.) et de la couche picturale (nettoyage, retouche). Les interventions restent lourdes, mais certains commencent à utiliser des matériaux plus réversibles comme, par exemple, pour la retouche. Était-ce par respect à l’artiste qui avait peint l’œuvre ou pour l’œuvre elle-même ?

Depuis le 20ème siècle, le métier se spécialise et la conception change encore. Grâce aux écrits d’un nombre de théoriciens (Cesare Brandi, Paul Philippot, Alois Riegl…), les traitements en restauration sont rationalisés. Dans les années 1970, des formations ont été créées pour apprendre ce métier aboutissant à un diplôme reconnu par l’État. L’apprentissage est composé de pratique, mais aussi d’une connaissance approfondie des matériaux de l’œuvre et des produits utilisés (composition chimique, réactions qui peuvent avoir lieu, datation des matériaux, conditions idéales de conservation…).

La restauration actuelle est basée sur le principe de respect de l’œuvre. L’intervention du restaurateur rend l’œuvre lisible en utilisant des produits stables et réversibles.

La restauration est une profession complexe. Soyez prudent lorsque vous choisissez un restaurateur, car une œuvre est fragile. Toute intervention non maîtrisée peut endommager votre œuvre. Vérifiez donc les compétences et diplômes obtenus qui sont reconnus par l’État (MST de conservation-restauration à la Sorbonne, IFROA, INP ou habilitation), car un large réseau de diplômes non conformes existe.

Le restaurateur d’aujourd’hui ne refait pas, mais tente de conserver les matériaux d’origine dans leur état actuel.